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PIERRES VIVES D'UN MONDE EN MUTATION
Portraits d'Iran 2017 - 2022

par Alexandre Arminjon

10 novembre 2022 - 22 janvier 2023

Attiré par le patrimoine de l'antique Perse, Alexandre Arminjon découvre en 2017 les ruines de Persépolis et des monuments historiques toujours en usage, à l'image de la grande mosquée d'Ispahan. Il observe l'Iran tout autant qu'il est observé par la jeunesse iranienne. Délaissant progressivement l'architecture, son objectif se porte sur les pierres vives d'un pays en profonde mutation. Depuis le départ du Shah en 1979, la société iranienne n'a cessé de se transformer, s'acheminant vers une nouvelle rupture. 

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À travers trois longs voyages de 2017 à août 2022, quelques semaines avant la mort de Mahsa Amini, Alexandre Arminjon traverse le pays à la rencontre d'Iraniens à la fois ancrés dans des traditions plurimillénaires et résolument tournés vers la modernité. Les femmes que certains voudraient reléguer au second plan occupent une place centrale dans ce travail. Leurs regards captent l'objectif du photographe, elles deviennent non plus les sujets mais les auteurs de ces portraits qui nous regardent et nous interpellent.

Sébastien Cherruet - Commissaire de l'exposition

« Dans un portrait, il y a quelque chose de l’ordre de la franchise,

de l’honnêteté. C’est une rencontre et tu n’essayes de te cacher.

Tu regardes la personne en face et tu assumes qui tu es en la regardant, autant que tu respectes qui elle est. Il y a quelque chose de l’ordre de la sincérité qui se voit beaucoup sur ce portrait. » 

 

« C’est le tout premier que j’ai tiré en rentrant d’Iran, en aout dernier.

Je ne savais pas d’où cet homme est originaire et c’est pour cela que je l’ai photographié. Il faisait partie des travailleurs journaliers,

qui au Moyen Orient, se regroupent à certains endroits en attendant que quelqu’un vienne leur proposer du travail. Il était très tôt le matin et il y avait cette lumière très douce. Je lui est juste demandé si je pouvais faire sa photo, et il m’a donné ce sourire tellement cool ! » 

Alexandre Arminjon

#60 - 2022-08 - Bandar Abbas 

Tirage argentique sur papier baryté réalisé par l’artiste 

21 x 26 cm 

Alexandre Arminjon 

« C’est le portrait de Keyvan, un ami qui est ballerina et designer à Téhéran. Il a dessiné la chemise qu’il porte, en se basant sur des tenues traditionnelles persanes. C’est un homosexuel revendiqué, que j’ai photographié à trois reprises. Ce portrait a été fait dans le parc Laleh, qui est  un des plus grands endroits de liberté à Téhéran. On peut y croiser des jongleurs, des fumeurs de cannabis, des danseurs, des femmes qui ne portent pas le voile et bravent les interdits. » 

Alexandre Arminjon

#146 - 2022-08 - Tehran, Park Laleh
Tirage argentique sur papier baryté réalisé par l’artiste
21 x 25 cm
Alexandre Arminjon 

« J’ai fait cette photo alors qu’on était en voiture avec mon guide et qu’on s’apprêtait à rentrer dans le désert de Dasht-e Lut. On a eu un problème mécanique et on est restés en panne une heure sur le bord de la route, avant que cette famille vienne à notre aide. En Iran, on ne laisse personne seul dans le désert et on se porte naturellement assistance. Au moment où je leur ai demandé de poser, la femme et la fille se sont rapprochées, tandis que le père s’est tenu en retrait, illustrant la scission qui existe entre les hommes et les femmes en Iran. » 

Alexandre Arminjon

#30 - 2022-01 - Dasht-e Lut desert
Tirage argentique sur papier baryté réalisé par l’artiste 
49 x 58 cm 
Alexandre Arminjon

« J’aime beaucoup le portrait de cette femme. Elle ne sourit pas et dégage cette impression d’espérance, qui reste ancrée. Je l’ai photographié à la grande mosquée du Shah à Ispahan, qui est un joyau de l’architecture persane. Elle porte ce voile noir qui rappelle le tchador traditionnel, mais laisse tout de même apparaître certaines mèches colorées dans ses cheveux. En cela, elle s’inscrit aux frontières de la tradition, en portant ce voile d’une manière incorrecte. On remarque que son bébé a une veste à capuche avec des oreilles rappelant celles de Mikey Mouse, symbole de l’Amérique. Dans ce portrait il est question du passé évoqué par l’architecture traditionnelle, du présent avec cette femme qui est en train de se dévoiler, tandis que l’enfant évoque un futur possible, obstrué par la relation tendue qui existe entre

l’Iran et les États-Unis. »  

Alexandre Arminjon

#27 - 2022-01 - Esfahan, Shah Mosque 
Tirage argentique sur papier baryté réalisé par l’artiste 
95 x 114 cm 
Alexandre Arminjon

« Ces danseurs de hip hop ont acceptés de se faire photographier assez spontanément au parc Laleh. On peut voir dans le geste du garçon, un signe à l’Occident. J’ai gardé contact avec la danseuse car j’espérais faire toute une série sur les danseurs de hip hop de Téhéran, en y revenant en Août 2022. Mais cela ne s’est pas fait car il est impossible d’organiser un photo-shoot là bas. Cela entraine immédiatement des questions de sécurité, et les sujets se muent alors dans une méfiance qui débouche souvent à un refus. Les portraits que j’ai réalisé en Iran n’ont été possibles que parce qu’ils étaient spontanés. »  

Alexandre Arminjon

#8bis - 2022-01 - Tehran, Park Laleh
Tirage argentique sur papier baryté réalisé par l’artiste 
49 x 58 cm 
Alexandre Arminjon

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À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, Alexandre Arminjon, fondateur d'Ithaque, a été invité par la Présidente de l'Assemblée Nationale à exposer sa série de portraits iraniens dans la galerie des fêtes de l'Hôtel de Lassay. Illustrant le courage des iraniennes qui luttent pour leur liberté, l'exposition PIERRES VIVES D'UN MONDE EN MUTATION s'est tenue du 7 Mars au 1er Avril 2023. 

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