LA LUNE NOIRE
Exposition des solarisations du Chili
d'Alexandre Arminjon
2 novembre 2021 – 14 mars 2022
La Lune Noire, exposition monographique d'Alexandre Arminjon scénographiée par Roger Herrera, propose une plongée vertigineuse dans le monde intérieur d’Alexandre Arminjon, à travers ses photographies en noir et blanc des paysages du désert de l’Atacama, au Chili.
Composée de quinze tirages, dont cinq grands formats et dix solarisations, cette série est le fruit de deux voyages solitaires à travers l’Atacama, en 2018 et 2019. Pendant plusieurs semaines, Alexandre Arminjon le sillonnera seul et se dédiera entièrement, avec une rigueur et discipline rituelle, à la pratique photographique au contact des contrastes extrêmes du désert.
Les images en noir et blanc qui naissent de ce voyage initiatique appellent à une forme de transcendance. Représentations irréelles de l’infini, elles sont avant tout visions de la grandeur et du désert intérieur.
La Lune Noire présente des tirages qui désaturent le désert rouge de l'Atacama. Alexandre Arminjon utilise une chambre photographique 4x5 pouces, nécessitant énormément de minutie et de patience pour chaque prise de vue, mais lui permettant d’obtenir une grande précision et un grain singulier. Aux contraintes de l’environnement s’ajoutent ainsi celles de la technique — 40 minutes en moyenne sont nécessaires pour la préparation et le temps de pose de chaque prise de vue. Les contrastes de lumière, de volumes et de textures de ces paysages lunaires sont, grâce à l’utilisation de la chambre, particulièrement mis en valeur avec des tirages grand format.
Alexande Arminjon, dans cette série immersive, s’empare des paysages de l’Atacama et les modèle à l’image de sa réalité intérieure. Le monde devient pour l’artiste une matière première qu’il façonne, à travers à travers l'expérimentation du medium et l'introspection, selon son abîme personnel.
Le procédé de solarisation, qui permet d’obtenir au développement une image hybride entre négatif et positif, ajoute à ce sentiment irréel et onirique. Très subtiles, les solarisations teintent d’accidentel et d’aléatoire ces images hors du temps et de l’espace.