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BLACKBIRD,

Par les enfants de Sirkhane Darkroom

12 octobre - 26 novembre 2023

Du 12 octobre au 26 novembre 2023, Ithaque expose pour la première fois en France les photographies des enfants bénéficiaires du programme Sirkhane Darkroom, fruit de six ans d’ateliers photographiques réalisés à Mardin, ville à la frontière entre la Turquie et la Syrie, et ses environs.

 

Le programme Sirkhane Darkroom voit le jour en mai 2017, à Mardin, à la frontière entre la Turquie et la Syrie, au sein de l’association Heryerde Sanat - Sirkhane elle-même fondée en 2012 et qui oeuvre pour les enfants vulnérables et réfugiés à travers différents arts comme la cirque, la musique ou bien la photographie. Sirkhane Darkroom mobilise la photographie argentique noir et blanc dans un but pédagogique en réalisant des ateliers photographiques pour les enfants syriens, turques et irakiens. 

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Serbest Salih photographié par Alin, 13 ans.

C'est Serbest Salih qui dirige le programme. Diplômé en photographie de l’Université d’Aleppo en 2014, Salih commence à travailler avec des ONG humanitaires en tant que photographe et agent de terrain. Il est à Kobani lors de l’offensive du groupe Etat Islamique, et se réfugie alors en Turquie où il travaille d’abord avec l’ONG allemande Welthungerhilfe avant  de devenir volontaire à Her Yerde Sanat – Sirkhane.

 

« Ce qui me motive à diriger ce projet, c'est d'être témoin de l'impact qu'il a sur les enfants ! Voir un enfant s'exprimer progressivement, observer les relations entre les enfants locaux et les enfants réfugiés se tisser, les entendre discuter de sujets tels que l'égalité des sexes et leurs droits et, surtout, découvrir comment ils perçoivent le monde à travers leurs yeux est une véritable source d'inspiration. Les photos prises par les enfants sont incroyablement puissantes, car elles capturent des moments authentiques de leur vie tout en leur insufflant un sens artistique, empreints d'imagination. » 

Serbest Salih

Grâce à cette découverte de la photographie, les enfants ont la possibilité de raconter leurs histoires et leurs réalités. Les photographes en herbe documentent leur quotidien : ils immortalisent leur jeux, leur mère qui prépare des repas, des pique-niques ou encore des moments de prières. 


Les portraits, de types variés, constituent la majorité des photographies. Les enfants deviennent par exemple photographes de familles en faisant poser leurs membres de famille. Mais ils capturent aussi des moments plus intimes comme les portraits d’un nouveau-né ou d’un bébé prenant son bain ou bien des évènements. Un des enfants de Diyarbakir partageait qu’il allait photographier le gâteau d’anniversaire de sa sœur et qu’il avait donc de la chance de pouvoir emprunter l'appareil ce jour-là. Leurs photographies narrent leur vie en tant que famille, les gestes banals du quotidien deviennent des sujets illustrant l’union familiale.

​Les portraits ne se limitent pas à la famille. Les enfants se photographient entre eux et tournent la caméra vers eux-même aussi, devenant à la fois sujet et objet.
 

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Photographie de famille par Selama, 15 ans

Photographie par Selma, 11 ans

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Alors que la photographie argentique nécessite de procéder lentement en raison du nombre de photos limitées, celles prises par les enfants, pour la plupart, dégagent une sensation de spontanéité. C’est par cette spontanéité que les enfants documentent leur vie et leur enfance, montrant des images remplis de joies contrastant avec celles des photographies de presse. A ce propos, Serbest écrit dans le postface de I saw the air fly (Mack Books, 2021), ouvrage réunissant une centaine des photographies des enfants, :

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« Ce ne sont pas les photographies que les adultes s'attendent à voir de la part d'enfants qui ont grandi entourés de conflits ; ce ne sont pas des photographies de traumatisme ou de tristesse. Au contraire, elles témoignent de la résilience de l'imagination de l'enfant, du pouvoir de guérison de la photographie et de la perspective enchantée de l'enfance. »

 Avec Sirkhane Darkroom, les enfants sont présents tout au long du projet, de la prise de vue au développement au tirage qu’ils réalisent eux-mêmes à la fin d’un cycle d’atelier (et les gardent précieusement avec eux ou offrent leur réalisation à leur proche).

C’est un projet pour eux. Raison pour laquelle le choix du titre, Blackbird, a été sélectionné par parmi des propositions faites par les jeunes photographes.

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Photographie par Havin, 11 ans

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  En parallèle à cette exposition, Ithaque a mis en place une collecte de fonds pour Sirkhane Darkroom afin de financer les ateliers dans les zones touchées par le double séisme en Turquie. Parmi les victimes, le plus meurtrier de l’histoire moderne de la région, on compte plus de 850 000 enfants syriens et turcs délocalisés. 
Depuis août 2023, Sirkhane Darkroom fait halte dans les zones sinistrées, à Diyarbakır, Adıyaman et encore KahramanmaraÅŸ (épicentre du premier séisme), afin d’animer ses ateliers.
 

Vous pouvez contribuer sur notre page KissKissBankBank.
 

Photographie par Helin, 11 ans

Esin Ayber - Commissariat d’exposition
Alexandre Arminjon - Tirage des photographies
Diamantino Labo Photo - Tirage des grands formats
Marie Poupinel - Relation presse
Merci au Studio Kargah et Sanaz Soltani pour l'affiche d'exposition

 

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